dimanche 27 mai 2018

Aveugles ! Vous êtes des aveugles.

Aveugles ! Vous êtes des aveugles. Courez, vous pouvez courir, le but est derrière votre dos. Il n'y a pas d'autobus pour cette direction. Il faut y aller à pied... Homme, écoute-moi. Je vais prendre ta main et te dire : - viens, suis-moi. J'ai ici ma vigne et mon vin, mes oliviers, et je vais surveiller l'huile moi-même au vieux moulin... J'ai là sous ma fenêtre la fontaine d'une eau que je suis allé chercher à la pioche...
Tu as vu l'amour de mon chien ? ça ne te fait pas réfléchir, ça ?
Viens, venez tous, il n'y aura de bonheur pour vous que le jour où les grands arbres crèveront les rues, où le poids des lianes fera crouler l'obélisque et courber la tour Eiffel, où, devant les guichets du Louvre, on n'entendra plus que le léger bruit des cosses mûres qui s'ouvrent et des graines sauvages qui tombent; le jour où, des cavernes du métro, des sangliers éblouis sortiront en tremblant de la queue.

Extrait du livre de Jean Giono "Solitude de la Pitié".

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